Renforcement de la protection des enfants vulnérables au Burkina Faso
L’asbl ONG D Le Soleil dans la Main a une expérience de plus de 11 ans dans le domaine de la protection de l’enfance au Burkina Faso, un pays où plus de 40% de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté, ce pourcentage atteignant même 70% dans le nord du pays (chiffres 2019).
On estime, selon les régions, qu’entre 40 et 80% des enfants (dont 2.350.000 filles) ont été exposés ou affectés par les violences, l’exploitation et les abus (étude 2018 du MFSNF).
L’association a créé en 2009 le Centre d’Accueil pour Enfants en Détresse (CAED) Noomdo à Koudougou où 66 enfants sont pris en charge en interne et 75 en externe (familles d’accueil). Ils sont encadrés par 20 salariés et 23 vacataires de son antenne locale (une ONG reconnue par l’État burkinabé) qui suivent de près les enfants et leur réinsertion en famille.
Les processus de sélection, de stabilisation, d’accueil, de formation, de placement en familles d’accueil et de suivi ont été éprouvés.
Il s’agit d’enfants provenant de contextes très difficiles : enfants séjournant en rue, placés par la justice, vivant dans l’indigence extrême, victimes de violences physiques, psychiques et/ou sexuelles, de parents handicapés.
L’État a pris le problème au sérieux avec une stratégie de prise en charge de ces enfants en détresse basée sur une décentralisation vers les mairies.
Ce cadre institutionnel, législatif et règlementaire existe depuis 2019, il reste à l’appliquer.
Les services sociaux ne reçoivent de l’état central que quelques milliers d’euros par an.
Forte de son expérience et des résultats de ses actions, l’association répond à la demande des instances locales des communes de Kongoussi et Koudougou (300.000 habitants au total dont 177.062 de moins de 18 ans) à les aider dans leur nouveau rôle de gestionnaire des services sociaux.
Elles ne disposent cependant ni des ressources financières ni des compétences et capacités humaines indispensables.
C’est donc un projet pilote qui a été mis au point avec tous les intervenants autour de l’axe pivot qu’est le Centre Noomdo, dont la directrice actuelle, psychologue de formation et ayant suivi une formation spécialisée à l’Université de Paris, en sera la coordinatrice. Elle connait parfaitement le milieu et les acteurs.
Le projet est ambitieux : étalé sur 3 ans il concerne directement 1.310 enfants vulnérables, 1.610 familles (dont 530 familles d’accueil), 3.000 élèves des zones d’intervention (Kongoussi – actuellement en zone sécuritaire rouge à 100 km de la capitale et qui compte des milliers de déplacés dont de nombreux enfants – et Koudougou), 36 travailleurs sociaux, 208 acteurs de la protection de l’enfance et indirectement les enseignants et élèves des 4 écoles pilotes.
Atteindre ces objectifs nécessite de sensibiliser les populations et les acteurs institutionnels à une meilleure compréhension de la problématique des enfants en détresse, de fournir des équipements et du matériel nécessaire aux services communaux et de renforcer leur formation de l’accompagnement des enfants.
Le but est le retour en famille ou le placement en famille d’accueil avec l’assurance que l’enfant soit scolarisé et traité avec dignité.
240 familles indigentes seront identifiées par les services sociaux communaux (SSC) et, en accord avec elles et les responsables du projet, des activités génératrices de revenus seront mises en place pour diminuer la pauvreté dans le ménage et permettre une éducation et une scolarité sereine des enfants.
Ce volet inclut une formation professionnelle, les outils, les intrants, un fonds de roulement et une méthode de gestion de l’activité qui sera suivie et contrôlée par les SSC. Le modèle a été expérimenté avec succès.
L’ensemble du dispositif est largement décrit dans le document repris dans les annexes du projet.
Le domaine de la protection de l’enfance nécessite une forte subvention de la part des pouvoirs publics et des institutions privées. C’est la raison pour laquelle un volet important de plaidoyers et de recherche de fonds est prévu dans le projet, d’une part pour que les communes votent
les budgets nécessaires à la pérennité des activités et d’autre part pour que des acteurs privés contribuent financièrement à la protection de l’enfance.
Les plaidoyers permettront de démontrer les bienfaits et l’impact de l’approche pour renforcer l’accompagnement institutionnel dans l’avenir.
Cette mission de pérennisation revient au Comité de Gestion élargi du projet.
Le projet a vocation à être multiplié à l’échelle nationale.
Le coût du projet s’élève à € 1.080.410.
Il est cofinancé par le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes du Luxembourg à raison de 80%.
L’association finance totalement le Centre Noomdo qui ne bénéficie d’aucun financement local. Les récoltes de fonds au Luxembourg ont été réduites de € 50.000 sur les 12 derniers mois écoulés à cause de la pandémie.
Elle doit combler ce retard et trouver des fonds privés à concurrence de € 216.000 pour ce projet.